Bains Municipaux

Hygiène et hygiénisme

Déjà durant l’Antiquité, le bain était une tradition associée au culte du corps et du bien-être. Les Romains comme les Grecs accordaient à l’hygiène une certaine importance.
Au Moyen-Âge, malgré ce que l’on peut penser, les bains ont leur place dans la société. Les bains publics existent et les populations reconnaissent l’importance de l’eau.
A la Renaissance et jusqu’au 18e siècle, on assiste à une régression de l’hygiène. L’eau est très peu utilisée, le bain ne fait plus partie des mœurs. A cette époque c’est l’apparence qui prime sur la propreté.

Au Moyen-Age, il existait à Sélestat des étuves, situées rue de la Jauge. Par la suite, les bains de Châtenois sont très populaires au 16e siècle alors même que c’est l’époque du repli de l’hygiène.

Les premiers bains-douches ouvrent à Paris en 1899. Pour la première fois depuis le Moyen-Age, l’hygiène n’est plus un luxe.
Les bains-douches s’inscrivent dans une initiative publique de lutte contre les maladies et l’insalubrité, il s’agit du mouvement hygiéniste. A cette époque, les rues sont élargies, les systèmes d’égouts et de canalisations sont mis en place, ainsi que des infrastructures pour l’approvisionnement en eau. L’école de la République sera le vecteur principal de ces changements de mentalité.

Bains municipaux, bains chauds

Après divers projets proposés depuis le début du 20e siècle, la construction des bains municipaux commence en 1927. La Ville de Sélestat souhaite rattraper son retard car toutes les grandes villes d’Alsace possèdent déjà un établissement de bains.

C’est l’architecte Lucien Cromback qui est en charge des travaux. Le gros œuvre est réalisé par l’entreprise Killy Frères, le portail par Joseph Andres, les sculptures de la façade par Albert Klein et les vitraux par Victor Rubert.

Avec ses ferroneries, ornements et bow-windows, l'édifice est représentatif du style Art Déco.

Les ornements de l’édifice rappellent la fonction du lieu. Sur la façade se trouvent des bas-reliefs de naïades, de chevaux de mer, des ours, canards, cygnes, otaries et escargots, des animaux qui ont tous un lien fort avec l’eau. A l’intérieur comme à l’extérieur,  le poisson, symbole évident de l’eau, est l’animal le plus représenté.

Dans l’établissement, ouvert en septembre 1928, se trouvaient des bains et douches ordinaires, des bains médicinaux et des salles de détente et de massages. Une piscine devait être construire dans un second temps mais cette construction n’a jamais vu le jour. Lors de l’ouverture des bains, les tarifs furent établis en comparaison des prix exercés dans les villes alentours. Ils étaient réévalués chaque année.

A Sélestat, les bains municipaux étaient appelés communément bains chauds, en opposition aux bains froids. Les bains froids étaient une sorte de piscine aménagée sur le Mulbach, de 1891 à 1956.


Dans les années 1960, les logements sont progressivement équipés de salles de bains. En résulte un déclin progressif de l’établissement. A partir de  1968, des bureaux administratifs et associatifs sont aménagés dans le bâtiment qui réserve de moins en moins de place aux bains-douches. En 1992, les bains municipaux ne sont plus accessibles. Les dernières baignoires ont été détruites durant les travaux de rénovation de 2016.

Les bains accueillent à présent l’école de musique ainsi que l’orchestre de musique de chambre et l’harmonie 90.

 

 Pour aller plus loin, consultez également les documents suivants :

- Dossier d'inventaire réalisé par le Service de l'Inventaire du Patrimoine de la Région

- Article paru dans les annuaires des Amis de la Bibliothèque Humaniste :

Bains municipaux

Dates clés

1927-1928 : Construction

Début des années 1990 : Fermeture des bains