Raphaël Zarka photographie et inventorie les rhombicuboctaèdres, des formes géométriques, étudiées par Archimède, redécouvertes par Luca Pacioli et Léonard de Vinci, qui ressurgissent comme brise-lames abandonnés à Sète ou une bibliothèque à Minsk. Il en découle notamment une série intitulée Formes du repos, figures archétypales figées, naturellement photographiques. Le skateboard lui inspire un essai(La conjonction interdite, 2003), une chronologie lacunaire (Une journée sans vague, 2006 ) puis un documentaire intitulé Topographie anecdotée du skateboard (2008). Inventé en Californie, le skateboard dissocie les formes urbaines de leurs fonctions, posant ainsi les bases d’un naturalisme des rues, terrains vagues et trottoirs. Raphaël Zarka observe ces détournements et les met en perspective : les piscines vides qui ont inspiré la création des skateparks possèdent les propriétés physiques des rampes cycloïdes issues de la mécanique galiléenne. Ici, les principes élémentaires de la dynamique passent d’une forme savante à l’usage populaire.
Par l’inventaire, la réplique, les occurrences historiques,Raphaël Zarka appréhende l’espace public et les contours du monument, les instruments de mesure du mouvement et l’histoire du skateboard. Raphaël Zarka est donc un artiste chercheur qui procède lentement au récolement d’occurrences complexes conférant son art à celui de la collection érudite. Raphaël Zarka a donc naturellement choisi la Bibliothèque Humaniste pour présenter notamment Catalogue raisonné des Rhombicuboctaèdres par Didier Semin, historien de l’art, qui, témoin amusé, commente ce projet d’inventaire artistique des rhombicuboctaèdres.
Julien Fronsacq
Préfiguration de la collection des Rhombis, 2008
Edition en fac-similé de "La Divine Proportion" de Luca Pacioli, 2 rhombicuboctaèdres en aluminium, 1 carton d’invitation, impressions jet d’encre
10 x 29 x 20,5 cm
Courtesy de l’artiste et de la galerie Michel Rein, Paris
Catalogue raisonné des rhombicuboctaèdres, 2009-2011
Diaporama numérique, son (texte écrit et lu par Didier Semin)
Durée 11 minutes
Courtesy de l'artiste et galerie Michel Rein, Paris
Les œuvres sont visibles à la Bibliothèque Humaniste