Les travaux d’endiguement faisant suite au défrichement qui a eu lieu aux mois d’août et septembre 2015 verront leur réalisation par le Syndicat des Eaux et de l’Assainissement d’Alsace-Moselle (SDEA) au mois de mai 2016. Les travaux seront réalisés en 2 tranches successives : la rive droite du Giessen entre mai et octobre 2016 et la rive gauche entre mai et octobre 2017.
Initialement, le projet de protection de la ville de Sélestat contre les crues du Giessen était porté par la Communauté de communes de Sélestat (CCS). Suite au transfert de la compétence « grand cycle de l’eau » par la CCS au SDEA au 1er janvier 2016, ce projet est dorénavant porté par le SDEA. C’est donc le SDEA qui est maître d’ouvrage des travaux d’endiguement qui vont débuter.
La ville de Sélestat est actuellement protégée par environ 5 km de digues, permettant d’écouler des débits inférieurs à une période de retour estimée de l’ordre de 10ans.
Les digues existantes sont formées de matériaux hétéroclites et présentent une végétation arborée abondante n’assurant pas la stabilité et la pérennité de l’ouvrage. Un risque de rupture de digue serait à prévoir si des travaux ne sont pas entrepris rapidement. Ce risque, non négligeable, est à l’origine du projet de protection de Sélestat contre les crues du Giessen prévoyant la reconstruction d’un réseau de digues. La crue de février 1990 a clairement démontré la fragilité du dispositif de protection de la ville contre les crues. Les débordements du Giessen ont provoqué de nombreux dégâts dans la ville : les dégâts les plus importants ont été observés entre l’autoroute A35 et la RD1083. Le débit maximum instantané de la crue de février 1990 correspondait à une période de retour 50 ans.
Ainsi, les nouvelles digues seront implantées selon le plan suivant. Elles sont dimensionnées pour protéger Sélestat contre une crue centennale.
Le noyau argileux sera mis en œuvre par couches successives de 0,4 m compactées au rouleau à pied de mouton pour assurer la liaison entre les couches et garantir une étanchéité générale.
Les flancs des digues, également mis en œuvre par couches successives compactées, assurent la stabilité de la digue et sont par conséquents constitués de matériaux moins nobles et notamment ceux issus de l’arasement des ouvrages existants.
Une géogrille végétalisée habillera l’ensemble des flancs des digues afin d’éviter leur érosion.
La crête de digue d’une largeur minimale de 5 m accueillera une voie carrossable de 4 m de largeur permettant la circulation de véhicules pour l’entretien et la surveillance des ouvrages. Certains tronçons s’appuyant sur des voies existantes circulées seront revêtues d’un tapis en matériaux enrobés. Des places de retournement sont prévues aux extrémités des différents tronçons.
Les nouvelles digues seront régulièrement entretenues par les équipes du SDEA pour éviter leur dégradation. Plusieurs fauches seront réalisées annuellement afin d’éviter que les digues soient envahies par la renouée et également pour empêcher aux arbres de pousser car les racines pourraient abimer les digues et les rendre plus vulnérables. Enfin, des visites approfondies seront menées toutes les ans et feront l’objet de rapports officiels transmis aux services de l’Etat. L’ensemble de ces opérations doit permettre de garantir le bon état des digues.
Il faut toutefois préciser que les digues sont dimensionnées pour une crue centennale et ne permettent pas de protéger contre une crue qui serait plus importante. Les risques de surverse et de rupture de digues seraient alors réels et il faut donc rester vigilant même avec des digues de protection. C’est pour prendre en compte ce risque de rupture et de surverse que le PPRI a défini une zone « arrière digue » qui interdit complétement toute nouvelle construction (extrait du PPRI).
Pour compenser les impacts des travaux, plusieurs mesures dites compensatoires vont être réalisées. Ainsi, le défrichement des arbres sera compensé par des nouvelles plantations sur une surface 1,2 fois plus grande que la surface déboisée. Ces plantations sont prévues sur des parcelles situées aux abords et le long des digues. Les premières plantations seront réalisées en hiver 2017-2018 lorsque l’ensemble des travaux des digues sera terminé.
De plus, une surface de 10,4 ha de boisement alluviaux sera renaturée au niveau de la forêt du Giessenwald. L'objectif de cette renaturation est de diversifier les boisements et donc de leur apporter une plus grande valeur écologique. Ainsi, pour un défrichement de 4,6 ha ce sont 15,9 ha qui seront compensés soit par des reboisements soit par de la renaturation.
Crue centennale = 1 « chance » sur 100 d’arriver chaque année
A ne pas confondre avec 1 crue centennale tous les 100 ans !
Il est possible (mais peu probable) qu’une crue centennale surviennent 2 années de suite