Terre fertile aux possibilités d'exploitation variées, le territoire sélestadien a connu très tôt l'implantation de l'homme. Si l'on peut dire avec certitude qu'il s'y est sédentarisé dès le néolithique (env. 8000 à 3000 av. J.-C.), on a néanmoins retrouvé des traces de son passage remontant au paléolithique supérieur (env. 35000 et 10000 av. J.-C.). Sélestat et ses environs abritent ainsi une société humaine sans discontinuité jusqu'à l'âge de fer (env. 800 à 50 avant J.-C.). Elle connaît également l'occupation romaine, ce que l'on peut notamment constater grâce aux monnaies impériales retrouvées lors de fouilles...
La légende veut que la ville ait été fondée par un géant du nom de Sletto (ou Schletto) dont nous conserverions l'une des côtes à la Bibliothèque Humaniste. Cela expliquerait le nom allemand de Sélestat : Schlettstadt : ville de Sletto.
En réalité, l'existence de Sélestat est attestée dès le 8e siècle avec la présence d'une chapelle carolingienne et d'un domaine royal. C'est à Sélestat que Charlemagne, alors en route vers la Lombardie, vient passer Noël en l'an 775.
Il faudra toutefois attendre la fin du 11e siècle pour que Sélestat connaisse un nouveau développement. A cette époque, la comtesse Hildegarde de Buren, mère du premier des Hohenstaufen, fait construire sur ses terres, à l'emplacement de l'actuelle église Sainte-Foy, une chapelle dont elle fait don aux moines bénédictins de Conques en Rouergue. Quelques moines viennent s'installer à Sélestat dès 1094 et fondent ainsi le prieuré Sainte-Foy, dépendance de leur abbaye bénédictine, l'abbaye Sainte-Foy.
775 : Venue de Charlemagne à Sélestat
1094 : Arrivée des moines bénédictins à Sélestat