Ecole du Centre

L’ancienne école des garçons, un édifice devenu vétuste

Avant la construction de l’école du Centre, une école primaire pour garçons se trouvait près du transept occidental de l’église Saint-Georges. Les deux bâtiments n’étaient séparés que par un étroit passage de moins de 3 mètres de large. Cette école portait la date de 1612 gravée sur son linteau. En 1834, l’établissement comptait 360 élèves. Il avait déjà été agrandi en 1830 mais l’espace manquait toujours. Plusieurs solutions avaient été envisagées : utiliser une partie du vestibule afin d’agrandir les salles de cours et utiliser les espaces sous-combles pour établir des salles de cours. Plusieurs autres désavantages faisaient de cet édifice un lieu non adapté à l’enseignement : son encastrement ne permettait pas d’éclairer convenablement les salles de cours plus de 4 heures par jour, et, les jours de marché, le bruit était insoutenable. Il devenait indispensable de rebâtir des locaux appropriés à l’enseignement. La question de savoir où édifier une nouvelle école se posa.

Le choix de l’emplacement de la nouvelle école, un problème épineux

Entre 1863 et 1866, le Maire Knol, proposa 4 emplacements possibles. Une commission chargée d’étudier la question des écoles sélestadiennes est créée par le Conseil municipal. Elle rejeta les sites sélectionnés par le Maire et proposa, le 30 avril 1868, le site alors occupé par les bâtiments conventuels des Récollets, bâtis par les Franciscains au 14e siècle. L’emplacement présentait de multiples avantages d’après la commission en charge : il était assez vaste pour accueillir un bâtiment de grande envergure, il se situait tout près du centre ville, et permettrait l’embellissement de Sélestat en supprimant les anciennes constructions des Franciscains. De plus, l’emplacement était déjà une possession de la Ville. Le Maire s’opposa fermement au projet, mais finit tout de même par nommer un architecte afin de proposer un projet. Il choisit un certain A. Hartmann, originaire de Colmar.

Après la guerre franco-prussienne de 1870, les tensions concernant le choix de l’emplacement de la future école s'amenuisent, et l’architecte municipal Jean-Jacques-Alexandre Stamm est chargé de dresser un projet architectural définitif.

L’école du Centre, une construction caractéristique de l’époque wilhelmienne

L’école du Centre est bâtie à l’angle de la rue de la Jauge et de la rue de Verdun. Les travaux sont achevés en 1885. L’école est inaugurée le 12 octobre 1885. Les cours commencèrent le lendemain de l’inauguration pour 630 élèves.

L’édifice se démarque par un imposant corps central légèrement saillant du côté de la cour, tout comme du côté de la rue. Le côté massif et les lignes strictes de l’ensemble en font un édifice caractéristique de l'architecture wilhelminienne. L’entrée se fait du côté de la cour. La façade est coiffée d’un petit fronton comportant de chaque côté une horloge en grès directement incluse dans la maçonnerie. Dans le clocheton situé au-dessus du fronton côté rue, un heurtoir de wagon fait office de battant de cloche. L’édifice s’élève sur un niveau uniquement, surmonté d’un étage sous combles. À l’angle nord-ouest de l’édifice on retrouve les armoiries de Sélestat, sculptées par Germain Sichler et datant de 1885. Le lion sélestadien est couronné et encadré de volutes.

Durant la Première Guerre mondiale, l’école du Centre servit d’hôpital militaire.

 

 Pour aller plus loin, consultez également les documents suivants :

- Dossier d'inventaire réalisé par le Service de l'Inventaire du Patrimoine de la Région

- Articles parus dans les annuaires des Amis de la Bibliothèque Humaniste

Vidéo de présentation

Les dates clés

3 août 1810 : Rachat par la Ville des anciens bâtiments des Récollets

1883 : Destruction des anciens bâtiments conventuels

1885 : Construction de l’École du Centre

12 octobre 1885 : Inauguration de l’École du Centre