Après l’effondrement partiel de l’ancien hôtel de ville à l’occasion du carnaval de 1778, celui-ci fut détruit. Malgré le besoin de construire un nouvel édifice, le projet ne fait pas l’unanimité.
En 1787, les travaux commencent. Les finances de la ville sont désastreuses et même la nomination de l’architecte, Joseph-Ignace Gouget, est sujette à controverses. Pour l’actuel hôtel de ville, on reprend le chantier en cours du corps de garde à l’angle de la place d’Armes et de la rue de la Jauge, en face de la mairie. Le bâtiment est d'ores et déjà critiqué du fait de sa taille, trop petite pour accueillir à la fois les services d’ordres et le Magistrat de la ville. En 1788, les travaux sont presque achevés, il ne manque plus que les finitions. Le projet aboutit finalement en 1791 après quelques contretemps financiers.
L’hôtel de ville est un édifice de style néoclassique. La façade en grès rose, aux allures de temple grec, présente quatre colonnes doriques surmontées à l’étage par quatre pilastres du même style, le tout couronné d’un fronton. A l’intérieur, on retrouve un large escalier en bois, témoin du prestige que l'on voulait donner à ce lieu.
Dès la construction, l’esthétique du bâtiment suscite les critiques des Sélestadiens.
Dès l’origine prévu pour accueillir le corps de garde, le magistrat et le concierge de la prison, l’hôtel de ville s’impose comme un bâtiment public polyvalent. En 1871, les Allemands transforment le lieu en tribunal et ce, jusqu’en 1900. En 1945, le commissariat y est installé. Depuis quelques années l’hôtel de ville accueille une annexe de l’office de tourisme durant la période estivale.
En outre, depuis que les conseils municipaux ont été transférés à la salle Sainte-Barbe en 1989, l’hôtel de ville sert majoritairement aux réceptions et aux mariages.
Après la Seconde Guerre mondiale, l’hôtel de ville va bénéficier de travaux au titre des dommages de guerre. Dans les années 1950, le maire, Albert Ehm, lance un grand projet d’embellissement de la ville. Il souhaite mettre en valeur l’édifice de l’hôtel de ville et sollicite des prêts d’œuvres auprès de musées nationaux comme le Louvre. En 2001, est entamée la modernisation de l’hôtel de ville : vitrage de l’entrée, installation d’un ascenseur, agrandissement de la salle de réception... C’est une nouvelle jeunesse pour le bâtiment.
Pour aller plus loin, consultez également les documents suivants :
- Dossier d'inventaire réalisé par le Service de l'Inventaire du Patrimoine de la Région
- Brochure Focus réalisée par le service Ville d'art et d'histoire de la ville de Sélestat
- Articles parus dans les annuaires des Amis de la Bibliothèque Humaniste
1787-1791 : Construction de l’hôtel de ville
1871 : Transformation en tribunal
1937 : Inscription au titre des Monuments Historiques
2001-2003 : Travaux de rénovation