Adrien Missika

Né en 1981, vit et travaille à Berlin (Allemagne)

Adrien Missika développe un lexique artistique empreint d’images archétypales tels que les paysages véhiculés par la publicité, qu’il n’hésite pas à mettre en tension, comme pour en révéler la construction et l’efficacité. Prenant la posture d’un voyageur diurne des temps modernes, l’artiste explore des édifices inachevés (Dome, 2011), des territoires à la végétation tropicale (Jardin d’hiver, 2013), des zones aux reliefs accidentés (Space Between, 2007), des étendues désertiques marquées par des phénomènes géologiques (Sailing Stones, 2011) qu’il enregistre par le biais de médiums aussi variés que la photographie et la vidéo, la sculpture et l’installation. Un tel modus operandi lui permet ainsi d’instaurer une relation entre l’image et l’expérience physique du monde.
Avec cette photographie dans laquelle l’artiste se met lui-même en scène, la représentation devient le signe du monument et de son paradoxe : un rocher subjugué par l’altération du temps, mais un objet de mémoire, marqué par différentes strates temporelles et physiques. On retrouve ici ce rocher comme un monument géologique dédié à la mémoire, cassé, tagué au devant duquel on aperçoit une chape de béton. Pour Adrien Missika, une photographie fonctionne comme un monument, au carrefour du moins et du plus, du naturel et du culturel, du réel et de l’imaginaire, où le changement flirte avec la ruine, tout comme l’histoire avec l’obsolescence.

Marc Bembekoff

L'oeuvre

Monument Géologique I (Crack) , 2013
Image contrecollée sur support inox, 240 x 300 cm
Courtesy de l’artiste et Galerie Bugada & Cargnel, Paris

L’œuvre est visible sur la Fenêtre contemporaine