Alessandro Piangiamore développe une pratique où les sphères du sensible et de l’esprit se croisent inlassablement, dans une tension constante où l’incertain et l’imaginaire jouent un rôle parfois décisif. Qu’il propose des images composites assemblées à partir de cartes postales anciennes et de coraux, ou qu’il mette en place un mode opératoire dont la finalité est de faire produire des sculptures par le vent, l’artiste déjoue les règles du jeu de la production artistique afin d’y adjoindre une dimension à la fois conceptuelle et poétique.
Questionnant la temporalité, La cera di Roma consiste en quatre panneaux abstraits et colorés, dont la matière première est une cire provenant des différentes églises de Rome. Récupérés un peu partout dans la ville éternelle, les cierges ont été fondus pas Alessandro Piangiamore afin de couler des blocs qui annihilent la fonction première de ces bougies, sensées être allumées à la dévotion et au culte d’un saint ou de la vierge Marie. Entre célébration de l’instant et commémoration d’un temps passé, le rituel commun et séculaire de " brûler un cierge " semble ici devenir atemporel, comme une concrétion qui aurait été orchestrée par le geste de l’artiste.
Marc Bembekoff
La cera di Roma , 2012
4 panneaux 205 x 125 x 4 cm chacun
Bougies en cire d’abeille fondues, paraffine, cire de carnauba
Courtesy de l’artiste et Galerie Magazzino, Rome
Les œuvres sont visibles dans la crypte de l’Eglise Saint-Georges